Perspective(s)
par Laurent Binet
Lu par Françoise Cadol, Nicolas Djermag, Emmanuel Lemire et Marion Trintignant
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Date de parution 14 sept. 2023 | Archivage 9 juin 2024
Audiolib | Littérature
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Résumé
Florence, 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari, l’homme à tout faire du duc de Florence, est chargé de l’enquête. Pour l’assister à distance, il se tourne vers le vieux Michel-Ange exilé à Rome.
La situation exige discrétion, loyauté, sensibilité artistique et sens politique. L’Europe est une poudrière. Cosimo de Médicis doit faire face aux convoitises de cousine Catherine, reine de France, alliée à son vieil ennemi, le républicain Piero Strozzi. Les couvents de la ville pullulent de nostalgiques de Savonarole tandis qu’à Rome, le pape condamne les nudités de la chapelle Sixtine.
Perspective(s) est un polar historique épistolaire. Du broyeur de couleurs à la reine de France en passant par les meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, chacun des correspondants joue sa carte. Tout le monde est suspect.
Florence, 1557. Le peintre Pontormo est retrouvé assassiné au pied des fresques auxquelles il travaillait depuis onze ans. Un tableau a été maquillé. Un crime de lèse-majesté a été commis. Vasari...
Formats disponibles
FORMAT | Livre audio, Intégral |
ISBN | 9791035415075 |
PRIX | 22,95 € (EUR) |
DURÉE | 7 Heures, 25 Minutes |
Vos liens
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
J'ai été surprise de découvrir un polar historique épistolaire.
🇮🇹 1557, Florence. Un meurtre, un tableau sulfureux falsifié avec le portrait de la chaste fille de Cosimo de Medicis, duc de Florence.
La situation s'embrase dans les hautes sphères artistiques et politiques.
Correspondances croisées entre la famille ducale des Medicis, leur cousine Catherine Reine de France, les artistes en vogue de la renaissance italienne et les membres du clergé.
🔎Entre manigances, trahisons et suspicions, une enquête avec beaucoup de suspense se tisse au gré des échanges épistolaires. Conflit politico-religieux dans une Europe tiraillée par les pressions du Pape Paul IV, guerre intra-familiale entre Catherine et Cosimo dont Maria sa fille aînée va être victime et enquête au coeur de la communauté artistique italienne.
Un rythme soutenu et une accélération vers la fin avec de nombreux rebondissements. L'auteur ne s'arrête pas à la résolution de l'enquête de départ mais donne à chaque personnage une fin.
✉️J'ai toujours aimé les oeuvres épistolaires. Ici la multitude de personnages sert l'enquête policière. Chacun est suspect. Chaque lettre révèle et cache de nouveaux événements qui alimentent l'enquête. Qui était présent à Florence le soir du meurtre ?
La forme épistolaire permet un recul humoristique grâce à la personnalité de chaque personnage et la liberté d'énonciation dans les lettres.
🗣️La lecture à quatre voix, avec des jeux d'intonation permet d'incarner chaque personnage. Leur voix donne un rythme soutenu qui renforce le suspense et permet une immersion totale dans l'Italie de la Renaissance.
Je découvre la plume de Laurent Binet, ce qui me donne bien envie de découvrir Civilizations. Je l'ajoute à ma wishlist.
Roman sélectionné pour le prix Audiolib 2024
C'est la première fois que je lis Laurent Binet, grâce au Jury Audiolib 2024 de livres audio.
Je suis entrée dans ce roman complètement vierge de toute information, n'ayant pas particulièrement cherché, depuis la rentrée littéraire, à comprendre de quoi parlait ce livre, à la couverture pourtant expressive. Et j'ai passé un très bon moment d'écoute.
Pour rentrer tout de suite dans le vif du sujet, Perspective(s) est un roman à la fois historique, épistolaire et un polar, rien de moins !
L'auteur a imaginé une histoire se déroulant en 1557, à Florence, c'est-à-dire le centre névralgique de la Renaissance, autour de la famille des Médicis, et de la peinture.
Et qui gravitait autour des Médicis, comme autour d'un soleil, à cette époque là ? ☀️
Des familles nobles, la cour de France avec à sa tête la reine Catherine de Médicis, des peintres comme Michel-Ange, même s'il s'était exilé à Rome au moment du roman, et tout ce que Florence comptait d'artisans et de riches marchands en tous genres.
C'est un roman riche sur une période faste et même bouillonnante.
L'histoire :
Le célèbre peintre Jacopo de Pontormo est retrouvé assassiné dans la chapelle de San Lorenzo, alors qu'il terminait sa magnifique fresque sur le déluge, qu'il travaillait depuis 11 ans.
"Le chœur de San Lorenzo rivalisera avec la Sixtine."
Giorgio Vasari, peintre, architecte, et travaillant à une grande histoire de la peinture, est mandaté par son ami le duc Cosimo de Médicis, pour retrouver le criminel. Ce n'est pas son métier, mais de courrier en courrier, il va démêler l'intrigue.
Ce n'est pas ce qui m'a passionné le plus, ni même l'histoire du tableau que je vais vous raconter. Ce que j'ai aimé, c'est parcourir toute la société de Florence, que ce soit des petites gens, des artisans qui veulent se regrouper pour obtenir un salaire minimum, jusqu'à la famille du duc, en passant par les sœurs d'un couvent, par les peintres, par la fille du duc et son histoire d'amour avec son page, etc.
Si je puis me permettre un trait humour facile, Laurent Binet a peint une fresque magnifique lui aussi, sur cette société florentine du 16ème siècle.
Le tableau :
Cette histoire de tableau qui est reproduit plus ou moins en couverture, est ce qui va, encore plus que le meurtre, agiter la bonne société florentine.
Retrouvé chez le peintre Pontormo (un grand ami de Michel-Ange), le tableau est un Cupidon et une Vénus nue, cette dernière étant "affublée" du visage de Maria de Médicis, la fille du duc de Florence, et la nièce de Catherine de Médicis.
Évidemment la première intéressée, Maria, trouve ça extrêmement affligeant, ses parents ne comprennent pas pourquoi Pontormo qui travaillait depuis si longtemps pour eux, s'est permis cette marque de mépris, Catherine de Médicis voudrait mettre la main dessus.
Intrigues, alliances, c'est LA grande histoire qui nous est déroulée. Mais de façon tout sauf assommante !
Je ne suis pas fan d'histoire et je ne connaissais rien à celle de l'Italie, mais j'ai aimé parcourir cette année-là avec tous ces gens.
La forme :
Comme le dit l'auteur dans son interview à la fin du livre audio, sa fausse préface emprunte à Stendhal, lorsqu'il nous raconte de façon facétieuse avoir acheté un vieux paquet de lettres et les avoir traduites, pour nous faire part de toute cette incroyable histoire, qui trouve résolution au sein même des courriers.
Tout le roman est un roman épistolaire, ce qui crée un magnifique dynamisme, je suis fan de cette forme.
Par contre l'accumulation de personnages fait qu'on y perd un tout petit peu son latin (hum...) au début. Heureusement, l'auteur vous donne la liste de ses personnages au début du livre papier, et sur le site d'Audiolib vous pourrez retrouver cette même liste.
A mon avis vous y reviendrez autant que moi... 😉
J'ai même trouvé à ce roman un petit côté théâtral, façon Molière, mais cela tient aussi à la diction des quatre comédiens qui ont magnifiquement fait vivre les personnages.
Humour, diableries, vengeance, trahison, soupçons, ça fusait dans tous les sens, les lettres sont relativement courtes, et elles se suivent de façon intelligible, chaque missive répondant à une précédente et/ou l'éclairant.
Un roman «physique» :
Avec un très grand nombre de peintres et d'artisans dans ce roman, le corps en général est très présent dans ce livre.
Ce milieu du 16ème siècle voit le règne du Pape Paul IV, qui ne déteste rien tant que les hommes nus sur les tableaux dans les églises... avec lui, on a failli perdre la Chapelle Sixtine !
Les peintres nous sont montrés non pas comme des demi-dieux, mais comme des hommes normaux, avec leur problème de digestion, leurs soucis de santé, et leurs histoires de "sodomites"... je cite l'expression de l'époque !
Michel-Ange explique même comme il est difficile de peindre les fresques, les bras en l'air, et la tête en arrière.
Si je ne mets pas un coup de cœur à Perspective(s), c'est que j'ai aimé l'ambiance du roman mais pas suffisamment les intrigues autour du meurtre et du tableau.
Par contre la forme audio et la forme épistolaire, m'en laisseront un bien bon souvenir.
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