Les jours mauves
par Kalindi Ramphul
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Date de parution 2 mai 2024 | Archivage 31 juil. 2024
J.C. Lattès | JC Lattès
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Résumé
De pannes en esclandres, avec force champagne en thermos, le voyage prend des allures d’odyssée tandis qu’Indira apprend à connaître ses compagnons de galère. Et à travers eux, ce père qu’elle avait renoncé à aimer…
Humour ravageur, poésie folle, sensibilité à fleur de peau, un premier roman solaire.
Avant de mourir, le père d’Indira lui a confié sa dernière volonté : que ses cendres soient répandues sur Mars… Une vocation secrète d’astronaute ? Pas du tout, juste le nom de son PMU favori au...
Formats disponibles
FORMAT | Ebook |
ISBN | 9782709673242 |
PRIX | 14,99 € (EUR) |
PAGES | 306 |
Disponible sur NetGalley
Chroniques partagées sur la page du titre
Ce premier roman démarre fort avec 2 citations plutôt culottées, et effectivement on constate vite que la plume ne manque pas de caractère!
Dans ce road trip funèbre mais plein d'humour (les participants se rendent dans les Pyrénées disperser les cendres du père d'Indira) la parole est directe, parfois un peu crue, jamais vulgaire.
Au fil des récits de ses proches, on découvre le vrai visage et la vie du père, parfois un peu éloigné de l'image qu'en avait sa fille. Le trajet est aussi l'occasion de découvrir une galerie de portraits parfois hauts en couleur!
Relation au père, métissage, sexualité, amitié ou amours, voilà quelques thèmes abordés pendant ce voyage, presque initiatique tout en restant relativement léger.
Malgré des ficelles parfois un peu épaisses on passe un joyeux et joli moment à bord du car direction Mars!
Je remercie #NetGalleyFrance et les éditions JC Lattès pour l'envoi de ce roman!
Merci pour cette belle découverte !
Un peu désarçonnée par l'humour et le ton de l'autrice pendant les premières pages, je me suis rapidement laissée prendre par son rythme d'écriture, sa poésie, sa nonchalance feinte.
Il y a une vraie patte, un ton particulier qui rend le récit haletant et chaleureux à la fois.
On entre en empathie avec les différents personnages au fur et à mesure du voyage et on se défait de nos jugements en même temps que la narratrice. Un roman drôle et émouvant, vraiment à découvrir !
Après l’enterrement de son père, Indira répond à la question d’un invité : où ce dernier aurait-il souhaité que l’on disperse ses cendres ? Sur Mars, enchaîne-t-elle stoïquement. De là, on se souvient de ce pub qu’il affectionnait tant, portant ce même nom sur les hauteurs de Superbagnères. Il n’en faut pas plus à la joyeuse équipée, constituée d’une vingtaine d’individus, pour louer un car et traverser la France dans ce seul et unique but.
Depuis la mort de son père après des mois de lutte contre le cancer, Indira se complait dans l’indolence. Elle se laisse porter par le courant, fuyant les questions de ses proches, et pourtant, on sent vite combien, en réalité, elle égrène chaque minute à la recherche de son père disparu tout en feignant la plus totale indifférence. Chaque fois que quelqu’un vient lui parler du défunt, elle se réfugie derrière des boutades caustiques pour cacher son envie d’en apprendre plus. Car avant d’être un père (et même après), Suraj a été un homme, avec des amours et des aspirations qui lui étaient propres.
J’ai apprécié ce côté-ci du roman, comment l’autrice distille ces menus détails qui font d’un homme un être unique et irremplaçable. Ses failles, ses imperfections, ses humeurs, ses espoirs, ses regrets. De l’ascension de l’Annapurna et de la conquêtes des nuits de New York aux plages de l'île Maurice, Kalindi RAMPHUL nous offre des anecdotes pittoresques, esquissant la vulnérabilité de la condition humaine. Sa plume est tantôt incisive, tantôt poétique. Elle est capable de brosser de sublimes métaphores tout en exploitant des mots crus.
Entre Beverlance le sportif indécrottable, Ludovic le grimpeur, Driss et ses joints, Blanche atteinte de trisomie, Laurent le défiguré, Indira qui aboie sur tout le monde et rêve sans cesse de se masturber, sa mère biologique décrite comme une beauté fatale et sa maman de cœur irrévérencieuse à souhait, le panel de personnages est large. Peut-être même trop. Chacun n’est qu’effleuré, je ne me suis sentie proche d’aucun d’entre eux au fil de ma lecture. Je les ai même souvent trouvés caricaturaux.
De même, l’enchaînement des évènements servant de points de départ à la résurgence des souvenirs semble forcé. Le récit manque de naturel, sans toutefois verser dans le road-trip léger et déluré, qui joue avec les pires coïncidences pour mieux nous amuser. Ici, le ton reste sérieux dans le fond. L’œuvre semble coincée à cheval entre deux genres littéraires et perd de ce fait de son identité. Et c’est bien dommage, car les thèmes abordés sont des plus intéressants. Kalindi RAMPHUL évoque entre ces pages le deuil, le racisme, le validisme, l’héritage culturel, ainsi que l’amour sous bien des formes, qu’il soit filial, romantique, fantasmé ou réprimé.
Je n’ai pas ressenti l’aspect road-trip promis. Oui, on traverse le pays en car aux côtés d’Indira et de sa clique, mais qu’en est-il des descriptions de paysage ? Du sentiment de liberté, quand on s’inquiète davantage de devoir annuler un Air BnB que de profiter du moment présent ? Quand on accorde plus de soin à faire couler l’alcool, de jour comme de nuit, plutôt que de peindre des tranches de vie ? Il y a bien quelques rencontres fortuites faites en bord de route, mais là aussi, on mord difficilement à l’hameçon, qu’il s’agisse des frères rivaux et du fantôme qui les hante, de cette île près de laquelle Indira échoue, qu’elle a connue dans son enfance et retrouve ici soi-disant par hasard, ou de ce gars qui vole à la rescousse du groupe aux portes de l’arrivée, qui tient comme par hasard le seul commerce apte à sauver leur épopée. Tout y est trop exacerbé, tiré par les cheveux.
Si j’ai grandement apprécié la plume de l’autrice, je suis donc quelque peu passée à côté du récit qu’elle nous conte. Sans être désagréable, je pressens qu’il ne me restera pas longtemps en mémoire et je suis la première à le déplorer.
Lectrice du site Madmoizelle à l'époque où Kalindi Ramphul commençait à y travailler (en temps que journaliste ciné/séries), je prenais plaisir à lire ses articles. C'est donc avec curiosité et enthousiasme que je me suis penchée sur son premier roman. Écrit à la première personne du singulier et dédicacé au père de l'autrice, on sent qu'il y a, forcément, du personnel dans ce roman.
"Ma fille, quand je serai mort, envoie-moi en orbite sur Mars."
Le portrait de toute une palette de personnages secondaires, haut en couleur, nous est dressé. Iels accompagnent Indira, personnage principal au caractère bien trempé (qui peut agacer, oui), pour honorer les dernières volontés de son père. La trentenaire jongle entre amour et haine le concernant, dus aux incompréhensions, une différence de caractère et à une certaine distance gardée entre elleux de son vivant.
Même s'il s'agit d'un road trip, de Puteaux à Superbagnères en bus, et que dans ces cas-là, ce sont souvent les rencontres faites en chemin, les discussions à cœur ouvert, etc. qui comptent, j'ai trouvé qu'il y avait un brin trop de digression et de personnages. Par exemple concernant les histoires d'amour passées d'Indira, qui n'apportent, selon moi, pas grand chose au récit. Je n'ai pas l'impression qu'un quelconque parallèle soit fait entre sa relation aux hommes et celle avec son père. Ou alors pas assez clairement pour être réellement intéressant. Cela dit, j'ai passé un bon moment et ai été ravie de lire ce premier roman de Kalindi Ramphul, qui nous plonge dans un road trip mêlant les souvenirs d'Indira à celleux qui l'accompagnent, pour que la jeune femme se fasse une meilleure idée de qui était son père - mauricien habitant en France, ami, amant, sportif. Les derniers chapitres sont émouvants et bien écrits, transmettant toutes les émotions d'Indira.
"- Il était souvent con ton père, mais parfois, il était merveilleux." (la mère d'Indira)
La personnalité de l'autrice se retrouve dans son écriture sensible et "vivante".
Je serai probablement au rendez-vous pour son prochain roman.
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