À l'orée d'une grande forêt

Connectez-vous pour accéder au titre. Connectez-vous ou inscrivez-vous ici !
Envoyer des titres NetGalley directement à votre Kindle ou votre application Kindle.

1
Pour lire sur votre Kindle ou dans votre application Kindle, merci d'ajouter kindle@netgalley.com en tant qu'adresse e-mail approuvée pour recevoir des documents dans votre compte Amazon. Veuillez cliquer ici pour des instructions détaillées.
2
Ensuite, retrouvez votre adresse e-mail Kindle dans votre compte Amazon et ajoutez-la ici.
Date de parution 21 août 2024 | Archivage Aucune

Vous parlez de ce livre ? N'oubliez pas d'utiliser #Àloréedunegrandeforêt #NetGalleyFrance ! Cliquez ici pour plus de conseils


Résumé

Devant les ravages de la guerre à l’aube des années 1990, Saba, son père Irakli et son frère Sandro doivent fuir la Géorgie pour rallier l’Angleterre. Eka, leur mère, restée sur place, meurt avant de pouvoir les rejoindre.
Les années passent. Rongé par le souvenir de sa femme, Irakli décide de retourner au pays. On ne le reverra plus. Sandro, mort d’inquiétude, part à sa recherche et se volatilise aussi – entraînant Saba sur sa piste, qui débarque à son tour dans le dédale d’une Tbilissi laissée aux mains des bêtes sauvages et des sbires du régime. Le début d’une enquête à l’échelle de la Géorgie, fléchée par les échos de ses disparus et les indices de son grand frère.

Tissé de références aux contes de notre enfance, À l’orée d’une grande forêt est un roman d’une actualité funeste sur les fractures que la guerre creuse – une fable empreinte d’humour noir et de mélancolie, hantée par la force des liens familiaux face à l’absurdité de la violence.

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Julie Sibony

Réfugié géorgien, Leo Vardiashvili s’est installé avec sa famille à Londres à 12 ans. Il a étudié la littérature anglaise à Queen Mary University. À l’orée d’une grande forêt est son premier roman.

Devant les ravages de la guerre à l’aube des années 1990, Saba, son père Irakli et son frère Sandro doivent fuir la Géorgie pour rallier l’Angleterre. Eka, leur mère, restée sur place, meurt avant de...


Formats disponibles

FORMAT Ebook
ISBN 9782213724638
PRIX 16,99 € (EUR)
PAGES 376

Disponible sur NetGalley

Application NetGalley Bibliothèque (EPUB)
Envoyer vers ma Kindle (EPUB)
Télécharger (EPUB)

Chroniques partagées sur la page du titre

À l'orée d'une grande forêt est une aventure inoubliable avant d'être un simple roman. On s'attache infiniment aux personnages principaux et aux paysages décrits avec des métaphores aussi belles que poignantes. La Géorgie se décrit sous nos doigts et l'on a du mal à décrocher. Le périple de Saba est vital, drôle, tragique, merveilleux, et surtout, beau. Ce roman est d'une beauté forte et fragile à la fois qui m'a énormément ému. Il est même l'un des meilleurs romans que j'ai lus depuis des années. Je le recommanderai en tant que bibliothécaire à l'ensemble des lecteurs qui se présentent à moi.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

La couverture du livre de Leo Vardiashvili montre trois animaux sauvages, mais sagement rangés, qui paraissent plus décoratifs que dangereux. Et le roman ressemble beaucoup à cela : une enquête pittoresque en Europe de l’Est, dans un pays qui s’ouvre au tourisme (suffisamment méconnu pour titiller la curiosité mais trop européen pour qu’on y craigne grand-chose), avec visite guidée de Tbilissi à base de messages secrets qu’un grand dadais de petit Poucet doit décoder pour retrouver la trace de son père. Ouch, me suis-je dit in petto : je suis tombée sur un Da Vinci Code made in Géorgie, ça craint. Et effectivement, les premiers chapitres alignaient un bon nombre des facilités qui me font souffler bruyamment pendant mes lectures. Personnages truculents pétris d’humanité (Ah ! Le chauffeur de taxi qui immobilise la circulation pour permettre au mignon renard de traverser la route) et grosses invraisemblances (des messages complexes pour envoyer le déchiffreur là où il serait allé tôt ou tard).
Bon, oubliez tout ce que je viens de dire. De même que les animaux soigneusement rangés et baroquement échappés du zoo sont en fait des prédateurs qui bouffent le citadin trop confiant dans la civilisation, la quête à laquelle s’adonne Saba, le narrateur, vire au cauchemar. L’homme est un loup pour l’homme, et les Ossètes n’aiment pas les Géorgiens qui le leur rendent bien. La guerre est au cœur de l’Europe et si les peuples réussissent à s’étriper aussi facilement, c’est que les hommes sont toujours prêts à régler leurs problèmes et à solder leurs comptes en faisant souffrir le bouc émissaire qu’ils se donnent, fût-ce un ami d’enfance.
Le roman reprend les codes du conte (le petit Poucet qui recueille les indices, Hansel et Gretel la fratrie qui défait le mal) en lui redonnant un sens primitif que nous tendons à occulter à force de Disneylanderies : les parents sont incapables de protéger leurs enfants, et le plus souvent ce sont eux qui les font souffrir. Au mieux ils mentent ; au plus mal ils disparaissent ; au pire ils provoquent les catastrophes.
La seule chance de s’en sortir est donc de couper avec son passé, son idéalisation trompeuse comme son ressassement mortifère. Les peuples qui se font la guerre ne sont-ils pas tout autant hantés par leur histoire, à laquelle ils s’accrochent comme les Ossètes et les Géorgiens obsédés par un conflit vieux d’un siècle ?
Il serait donc vraiment dommage de rester à l’orée de cette forêt-là : les loups qui s’y cachent ont des choses à nous apprendre.
#NetGalleyFrance #Vardiashvili

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Le personnage de Saba doit beaucoup à la vie personnelle de son auteur : il travaille à Londres, il a comme lui fui la Géorgie post-soviétique accompagné de sa famille, du moins une partie d'entre elle puisque faute de moyen, sa mère est restée au pays. Arrivée à Londres avec son frère, Sandro, et son père, Irakli, celui-ci s'est démené à travers moult petits boulots pour économiser et faire venir la mère, Eka, mais leur plan est tombé à l'eau lorsqu'un escroc s'est emparé de ses économies. Le père décide de revenir au pays, quelques années plus tard, alors que Eka morte depuis longtemps a été enterrée sans revoir ses deux fils, alors que le reste de la famille - oncle, tante, grand-mère - a également été décimée . Le père disparaît mystérieusement là-bas, Sandro le frère aîné décide de se rendre sur place, mais s'évapore tout comme son père, c'est finalement Saba qui retourne également au pays pour lever le voile sur ce qui est arrivé sur son frère et son père, et sur les réminiscences d'un pays qu'il a fui à la va-vite.

Saba est désormais cet homme, qui vit dans le confort d'une capitale qui n'a jamais connu de guerre civile et qui bénéficie d'une économie à peu près stable autant que l'est sa vie là-bas. C'est un voyage inattendu, qui le contraint à sortir de sa zone de confort, retourner dans un passé depuis longtemps mort et enterré en son absence. Un retour dans un pays qu'il ne connaît plus, dont il a perdu les codes, un retour qui s'annonce d'ores et déjà compromis puisqu'il fait l'objet de menaces par la police dès son arrivée à l'aéroport et que Tbilissi est sous les eaux - avec son zoo détruit que tous les animaux ont fui et qui ont ensuite envahi la capitale. Pour supporter ce retour en arrière, le décalage entre ce présent vide de tout et le passé encore bien bâti dans sa tête, Saba est accompagné de toutes les voix de ses proches disparus, en premier lieu celle de sa mère.

Au-delà de la quête de son père et de son frère, ce retour aux sources est l'opportunité pour Saba d'écrire sa conclusion à une vie qu'on lui a volée, saisir les pans de vie qui lui ont échappé à l'époque, de ces histoires d'adultes qu'on ne saisit pas enfant, de reconstituer l'histoire de sa vie, pour cela trouver les pièces absentes, manquantes qui sont restées en Géorgie. Et faire la paix avec voix qui n'arrêtent pas de se bousculer dans sa tête, toutes ces personnes disparues avec son exil en Angleterre, dont les au revoir n'ont jamais été effectués. Une plaie très largement béante qu'il convient sinon de refermer du moins de tenter de cicatriser. L'arrivée de Saba, mais avant de son frère et de son père, réveille les maux de la Géorgie, qui a bien eu du mal à se reconstruire indépendamment de toute tutelle soviétique et ensuite russe. Le point de vue de ce narrateur est très précieux, d'une part pour avoir un aperçu du pays et de sa capitale en période post-soviétique mais aussi actuelle. Tbilissi apparaît dans toute sa dimension de ville à reconstruire, justement en pleine mutation, mais au sein de laquelle Saba parvient tout de même à retrouver quelques repères de son ancienne vie.

Ce mystère qui auréole la ligne directrice du récit confine toujours à une dimension policière ou de thriller politique, le père parle ou écrit toujours par allusion, comme si la dictature n'en finissait pas de peser sur leur dos, ce qui n'est pas totalement faux. De ce roman, on a pu parler de roman picaresque, il y a certes une dimension totalement épique ou Saba se retrouve le nez face à un tigre, des loups, toutes les bêtes échappées du zoo, et de ses clôtures, une portée allégorique de ce qui s'est passée trente ans plus tôt en Géorgie, de ses habitants soudainement libérés de l'entrave socialiste, livrés à eux-mêmes, incapables de bâtir quoi que ce soit dans cette liberté nouvellement acquise, si ce n'est une guerre fratricide. Picaresque, aussi, parce que Saba parcourt monts et vaux dans des destriers métalliques qui tiennent à peine sur leurs quatre roues, jusque dans les régions les plus reculées du pays, jusqu'en Ossétie du Sud, l'une de ces régions disputées par les Russes encore aujourd'hui, et qui donne lieu en toute dernière partie de roman, à un portrait de la guerre qui s'y déroulait, et surtout des terribles conséquences qu'ont subi les habitants. Des portraits qui m'ont particulièrement interpellée, notamment celui de l'orphelinat qui accueille ces enfants abîmés rescapés de guerre, en un lieu délaissé, voir oublié, de tout le monde.

La fin m'a laissée exsangue, de mots, les aventures de Saba s'achèvent en apportant certes des réponses à l'objet de ses recherches - un frère, un père, un aurevoir en bonne et due forme aux siens qu'il n'a jamais pu enterrés, aux questions insolubles - mais expose une situation politique complexe, chaotique, explosive d'une guerre sans fin et d'une Ossétie du Sud comme figée dans un espace et un temps suspendus, où les Géorgiens et les Russes ont bien tenté de rasé toute forme de trace du passé et de vie.

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Ce roman mi-conte noir mi-road trip nous entraîne en Géorgie, de Tbilissi à l'Ossétie en conflit avec le pays. Nous suivons Saba parti à la recherche de son père, disparu mystérieusement et a priori sans laisser de traces.
Sa rencontre avec un chauffeur de taxi un peu déjanté va être décisive dans sa quête de verités. Sur les pas de sa famille, son périple l'amènera à se rencontrer lui-même et à enfin, faire taire ses démons...

Oscillant en permanence entre rires et larmes, le récit devient poignant lorsqu'il nous emmène dans la ravagée Ossétie du Sud. Leo Vardiashvili met le doigt sur une zone géopolitiquement instable et nous dresse le portrait de personnages irrémédiablement abîmés par les guerres.

#Àloréedunegrandeforêt #NetGalleyFrance

Cet avis vous a-t-il été utile ?

Les lecteurs qui ont aimé ce livre ont aussi aimé :