Des moutons plein ma chambre

Il y a déjà quelques jours que j’ai terminé ce roman, lu en avant-première (sortie 25 septembre 24), grâce à l’éditeur et à NetGalley. Merci à eux.
J’ai laissé passer un peu de temps car ce n’est pas un livre facile à chroniquer, je trouve.
Déjà, le sujet est délicat, compliqué : la maladie d’un enfant. Sur ce point, l’auteur s’en sort très bien selon moi : on sait tout de suite ce qu’il en est, la maladie, jamais nommée, est sévère et certainement inéluctable, mais ce n’est pas pesant grâce au récit, fait « de l’intérieur » par Marco, l’enfant en question, qui a à peu près treize ans. La maladie ne lui a pas enlevé sa verve et son imagination.
Ce récit, plein de fantaisie, d’humour même (certains passages sont carrément très drôles), fait passer la douleur évoquée, le chagrin de l’entourage, les réactions de la famille. Chacun fait ce qu’il peut avec ce qu’il a pour (sur)vivre à cette réalité si injuste : le père se protège, la mère surprotège, le grand frère se noie dans la musculation…
Marco, lui, veut vivre, tout simplement, sa vie d’enfant et de jeune ado, voir des choses et des lieux, rencontrer des personnes, même si c’est compliqué, même s’il ne va à l’école qu’épisodiquement.
Son récit est parfois parcellaire, confus, la maladie est parfois la plus forte : qu’est-ce qui est vrai ? rêvé ? fantasmé ?
Peu importe en fait, c’est un récit poignant, touchant mais pas misérabiliste ni inutilement tire-larmes.
Je me rends compte que mon résumé est décousu et parcellaire, mais je retiens surtout de ce roman une impression générale d’espoir, d’optimisme, de leçon de vie, malgré le contexte si lourd.
Ce fut une belle lecture, et j’espère qu’elle apportera beaucoup à ses lecteurs-trices.

C'est le titre surprenant qui m'a attirée vers Des Moutons plein ma Chambre, qui me donne en plus l'occasion de découvrir la plume de Michaël Uras.

L'auteur donne ici la parole à Marco, jeune ado hospitalisé pour une maladie qui n'est pas nommée. Il parle de son quotidien et de ses proches sur lesquels il pose un regard sans concession, parfois tendre ou brouillé par la maladie, très souvent moqueur.

C'est écrit comme si Marco s'adressait directement à nous et Michaël Uras parvient à maintenir un équilibre délicat entre humour et émotion, entre le regard facétieux d’un enfant sur son monde et la maladie perçue essentiellement à travers le comportement de ses proches.

Des Moutons plein ma Chambre a été une lecture très touchante...

Marco est malade. Depuis sa chambre d'hôpital, il raconte sa vie, sa famille et ses envies.
Raconté à la première personnage, ce roman est plein de charme, grâce à son héros. Marco est un jeune garçon qui manie l'humour et aime la vie à pleine dent. Il porte un regard juste et incisif sur son entourage. A la manière d'un journal intime il raconte les anecdotes et les évènements de sa vie, les interprétant à sa manière. Alors apparait en filigrane la douleur de la maladie qui ne cesse de progresser, la perte de ses amis, les difficultés de sa famille à faire face. Pourtant, le récit n'est jamais plombant et l'on se plait malgré tout à imaginer une fin heureuse à l'histoire de Marco.
Des moutons plein ma chambre est un joli roman plein d'émotion qui arrive à nous faire sourire malgré tout.

4,5/5
#Desmoutonspleinmachambre #NetGalleyFrance
Avant tout merci à NetGalley France et aux Editions La belle Etoile de m'avoir permis de lire ce livre.
C'est le troisième livre de Michael Uras, mais sincèrement c'est celui qui restera ancré dans ma mémoire.
J'avais déjà apprécié sa délicatesse dans les mots, son humour un peu décalé, son style fluide, il revient ici avec tout cela mais encore mieux.
L'humour décalé poussé à fond, et l'épisode de la quiche en est un superbe exemple.
Dans son livre Michael Uras prend le parti de Marco un jeune adolescent très malade, mais jamais on ne saura sa maladie, car justement ce qui est combattu ici, c'est ce besoin de donner des étiquettes, des noms, des justifications, lorsqu'il n'y en a pas, et lorsque ce n'est pas nécessaire.
Marco se bat très souvent depuis son lit d'hôpital, et il nous raconte le monde, son monde, mais aussi le nôtre, nos travers.
Il a besoin de sentir les gens qui l'entourent forts, comme des super-héros, cela lui redonne espoir, l'espoir de s'en sortir.
Il a parfaitement saisi l'importance de certains mots, des promesses que les gens font, du bout des lèvres, sans y attacher plus d'importance, quand justement une promesse est un réel engagement.
Il va pour chacun de ses proches, tenter de trouver un but auquel s'accrocher, pour les rendre plus fort lorsqu'il ne sera plus là.
Une magnifique leçon de vie, d'humilité, pour enfin regarder le monde, les autres, autrement qu'à travers nous, cesser notre nombrilisme à outrance.
Un livre empli de sensibilité, à lire absolument.

Michael Uras, est un auteur que je suis depuis ses débuts.
Me voici donc avec Des moutons plein ma chambre. Titre qui, je l'avoue , m'a laissée perplexe au départ. Pourquoi ignorer les moutons sous le lit ? Au temps pour moi , Marco nous parle de tous les moutons qui peuplent ses nuits sans sommeil! Honte à moi , tant pis j'assume.
Marco est hospitalisé ... mais malgré son ton enjoué, ses blagues à deux balles , il commence à en avoir assez des draps blancs, des blouses blanches, des murs blancs et surtout des nuits blanches ... il les peuple à sa façon en se rappelant tous les bons moments partagés avec sa maman, son papa , Antoine, son frère, Axel le cousin écrivain dans l'âme et avec tous ceux croisés sur sa route et à côté de qui il a marché .. il a même envie de manger la quiche maison de sa maman .. c'est tout dire!

Michael Uras réussit à se glisser dans la tête de Marco , il lui laisse la parole , le laisse s'exprimer avec ses mots d'enfant mais d'enfant prématurément vieilli. Michael Uras se serait il glisser dans la peau de Carolina ?

Si j'ai trouvé le début un peu château branlant , et je suis sympa, le corps du roman s'est avéré aussi chaleureux que douloureux . Quant à la fin ... je vous laisse la découvrir tout seul

Un grand merci aux éditions La Belle étoile pour ce partage via Netgaley
#Desmoutonspleinmachambre #NetGalleyFrance !

En digne héritier d’une Chloé qui hébergeait un nénuphar dans ses poumons, l’enfant qui s’adresse au lecteur sent grandir en lui un arbre, métaphore non d’une sagesse qui s’épanouit mais d’une odieuse maladie qui lui vaut malgré tout d’échapper aux infâmes quiches maternelles, pour profiter des bouillons maigres et insipides que l’on sert à l’hôpital.

Les portraits dressés sont drôles, le père radin, la mère volage, les infirmières, le frère peuplent le tableau de l’entourage de cet enfant qui scrute avec une acuité aussi naïve que sensée les moindres travers de ses proches.

Si la candeur des réflexions font adhérer au personnage, les mots qu’il emploie nous renvoient à l’auteur qui lui donne la parole. Entre les anecdotes racontées avec spontanéité, les réflexions matures nous éloignent du gamin narrateur.

La lecture est malgré tout plaisante et l’empathie nous gagne avec les pages.

Une belle écriture, souvent poétique, nous emporte dans cette histoire à la fois cruelle mais aussi légère en raison de l’humour dont fait preuve le jeune héros.

Merci aux éditions Cherche-midi pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi.

"J'étais une terre gagnée lentement par la banquise. "

Dire que ce roman a pour narrateur un enfant gravement  malade serait extrêmement limitatif car comme il le déclare lui-même à propos d'un projet de roman que lui suggère son cousin : "Il restait la maladie mais franchement je ne voulais pas lui accorder plus d'importance en racontant tous les mauvais tours qu'elle me jouait. "
Ce qui importe ici c'est d'une part le regard qu'il porte sur sa famille, ses amis, sa lucidité et sa manière nuancée d'aborder les sujets les plus graves, par petites touches non dénuées d'humour et de délicatesse. Mêlant les temporalités, l'auteur fait ainsi l'économie du pathos et nous livre un roman sans grands enjeux narratifs, qui paraîtra sans doute lent à certains , mais dont il faut prendre le temps d'apprécier les nombreuses remarques pleines de justesse. Une belle découverte.


 Merci à Netgalley et à l'éditeur : La Belle Étoile 2024.