La Maison des égarées

LA MAISON DES ÉGARES
Roman
JULIE KIBLER
🔸️Éditions Belfond

Merci aux éditions Belfond pour la découverte de ce superbe livre !

L'HISTOIRE
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Aux États-Unis comme dans le reste du monde, début du XIX siècle, les femmes sont terriblement fragiles, menacées en permanence dans leur intégrité physique et psychique, trop souvent en grand danger.
Elles sont la proie des hommes, des conditions économiques et sociales de leur milieu, de leur famille souvent primaire et cruelle en raison de leur guerre permanente contre la misère.
Qui était-on prêt à sacrifier pour parvenir à survivre ? Toujours une femme, une jeune fille, une enfant, un bébé…
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Alors elles « chutent » ces jeunes femmes, comme on disait à l’époque, et sont alors chassées hypocritement par ceux-là même qui les ont utilisées, puisqu'elles jettent désormais l'opprobre sur eux.
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Il ne leur reste plus pour survivre que la propre exploitation d'elles-mêmes, échanger leur corps contre un toit misérable, accepter la prostitution, subir des grossesses précoces qui les rendaient plus vulnérables encore.
Suivaient alors les inexorables addictions à l’alcool, la drogue…
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C’est l’amitié de deux de ces femmes relevées grâce au FOYER BERACHAH que Julie Kibler nous conte à travers LA MAISON DES ÉGARÉÉS.
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Si la plupart des refuges-mères de l’époque exigeaient que les femmes confient leur(s) enfant(s) à l’adoption, le FOYER BERACHAH, (ou Berachach Industrial Home "for the Redemption of Erring Girls"), ouvert en 1903 à Arlington au Texas, par le Révérend Upchurch et sa femme, était totalement révolutionnaire, puisqu'il exigeait à l'inverse, que les femmes accueillies gardent leurs bébés, et s’engagent à leur arrivée à y séjourner au moins un an avec leurs petits. De ce fait, aucun des enfants de Berrachach n’a donc été adopté.
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3000 de ces jeunes femmes dites "déchues", séjourneront à Berrachach, accompagnées de leurs bébés, jusqu’en 1935, date de fermeture du foyer.
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Certaines eurent juste besoin d’un peu de temps pour rebondir, d’autres y passèrent des années, comme MATTIE une des deux héroïnes phare du roman, certaines ne le quittèrent jamais, comme LYZZIE et sa fille DOCIE.
LIZZIE, MATTIE l'amitié d'une vie entière, malgré l'immense souffrance, les secrets inavouables, la séparation et les antagonismes de choix de vie.
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La puissance de ce livre réside dans le fait que ces femmes sont des êtres de chair et de sang, qu'elles ont bel et bien existé. Et si Julie Kibler a pris des libertés romanesques, c'est bien sur la base de vérités historiques incontestables.
Ce qui rend donc leur existences si marquante, c'est que leur vie ne sont pas réduites à leurs seules souffrances, mais qu' à travers la plume de Julie Kibler, elles brillent par leur incroyable volonté de vivre, de se reconstruire et de réaliser les rêves qui les ont animés.
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Elles deviennent donc pour le lecteur, un exemple de courage, de force et de fraternité qui doit nous guider, nous les femmes du XXI siècle vers une recherche de plus en plus intense entre nous, d'amitié, de soutien, de sororité.
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C'est bien pour nous amener cette conclusion que Julie Kibler a décidé de nous livrer le destin de ces femmes à travers les yeux de deux femmes du XX siècle.
Ceux de CATE bibliothécaire d’une trentaine d’année à Arlington, « service des Collections » en 2017 et de LAUREL jeune étudiante, aide-bibliothécaire, toutes deux chargées d’exploiter les archives du foyer qui ont été léguées à la ville ; « peu de documents, mais beaucoup d’informations : un trésor inestimable ! »
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Appelées par une force qui les dépasse à faire revivre la vie des résidentes de BERRACHAH, Cate et Laurel le sont : car on « tombe » à tous les temps lorsque l’on est une femme, et toujours pour sensiblement les mêmes raisons que celles de Mattie et Lyzie.
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Mais un siècle plus tard, pour Laurel et Cate, pas de Berracach, pas de nouvelle famille: à la place, la solitude, la lutte contre la misère, (jouer avec les bourses et les petits boulots pour parvenir à suivre des études) et l’obligation d’enterrer son passé au plus profond de soi, pour faire semblant et ne pas être ostracisées.
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Formant désormais à elle deux une famille, elles vont donc écouter « les pleurs des filles égarées » qui vont a travers les siècles les aider à cicatriser leurs propres plaies : car comme le disait le révérent. JT Uppuchurch, fondateur du foyer, « si la vie est courte l’éternité est longue », et heureusement !
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📚AVIS
En toute sincérité je vous le recommande vivement : ne passez pas à côté des voix des filles de Berrachach !