Eux

Eux est un roman qui va diviser : je pense que soit on accroche dès les premières pages, soit on se demande ce qu'on a dans les mains et on le lâche.
Heureusement pour moi, ce recueil de neuf
chapitres m'a intriguée immédiatement, plus que véritablement happée.
Je ne sais comment expliquer ce roman si ce n'est par le mot étrangeté. De la forme, d'abord, de par ces neuf chapitres qu'aucun personnage ne lie entre eux.
Evidemment, l'étrangeté de ces envahisseurs silencieux, angoissants, terrifiants. Eux. Ces silhouettes humanoïdes, ces étrangers sans nom, sans apparente autre volonté que celle d'aseptiser l'humanité. (ou les eux sont-ils les humains résistants au fil des
pages ?)
Étrangeté totale pour une œuvre des années 70 qui sort plus de 45 ans plus tard dans nos contrées, et qui reste actuelle et pertinente.
Bien moins facile d'accès que Station Eleven, qui traite aussi du rapport à l'art mais de façon très différente (et puis son autrice Emily St John Mandel
n'a que des louages pour Eux), ce roman est un bel essai de dystopie qui désarçonne.

Un ouvrage oublié et désormais retrouvé, une autrice qui n'était nulle autre que l'éditrice de George Orwell voilà de quoi rendre ce livre alléchant. Des nouvelles angoissantes, dans un même univers à déguster absolument avec modération.

Kay Dick

Avec de courts chapitres voire presque des nouvelles, l'autrice nous plonge dans un monde où toute forme d'art est prohibée. Sans introduction et sans explication, nous ne savons qui sont les 'Eux'. Roman étrange et inquiétant où au final on ne sait pas vraiment s'il reste un espoir ...

Roman court constitué de 9 chapitres où dès le 1er, on comprend qu’ « eux » (« They » dans la version originale en anglais) sont présents, sans que l’on sache qui représente ce « eux » menaçant.

Les 9 chapitres constituent des histoires indépendantes les unes des autres avec des personnages différents et dissidents mais « eux » sont toujours présents sans qu’ils soient plus détaillés. On comprend qu’ils sont une menace et la narration est telle que la tension est à son comble.

J’ai été surprise au départ par la rapidité des actions des personnages; on ne perd pas de temps dans les détails, pas de fioritures inutiles. Un type de narration avec des actions très brèves qui permet d’augmenter la tension des histoires.

« Le non-conformisme est une maladie. Nous sommes une source possible de contagion. »
Isolation, solitude sont ressentis chez les personnes non adhérentes au régime des « autres ». La créativité et l’imagination sont répréhensibles, les autres n’hésitant pas à « guérir » les non-conformistes.
Dystopie glaçante, l’autrice arrive à instiller la peur et la crainte en quelques pages au sein de chacun de ses chapitres.

La nature est très présente dans chaque histoire, beaucoup de détails sur la faune et la flore (avec la présence d’animaux et de chiens particulièrement).

Roman surprenant qui, à mon sens, divisera les foules.

Ma note : ⭐️⭐️⭐️⭐️/5