L'Une ou l'autre

Dans "L'Une ou l'Autre" d'Oyinkan Braithwaite, nous plongeons au cœur d'une énigme familiale d'une intensité troublante, le tout se déroulant dans le contexte inédit du confinement lié à la pandémie de Covid-19 de 2020, à Lagos. L'auteure, déjà acclamée pour son roman "My Sister, the Serial Killer," revient avec un récit à la fois captivant et profondément déconcertant, mêlant habilement des éléments de suspense, d'humour décalé et de détournement subtil.

L'histoire se concentre sur un homme contraint de rester chez lui en compagnie d'un bébé et de deux femmes, qui revendiquent toutes deux la maternité de l'enfant. La situation, déjà assez compliquée en soi, devient rapidement inextricable alors que des événements étranges et inquiétants surviennent au sein de la maison. Du sable dans le riz, du sang jeté sur les murs, une atmosphère qui semble empreinte de sortilèges, Braithwaite nous emmène dans un tourbillon d'incertitudes et de mystères qui défient toute explication rationnelle.

Ce qui distingue véritablement "L'Une ou l'Autre" est le talent de Braithwaite pour transformer une situation déjà déconcertante en un véritable cauchemar psychologique. Elle nous entraîne dans un labyrinthe de doutes, où la réalité se confond avec l'irréel, créant ainsi une atmosphère à la fois oppressante et fascinante. L'auteure exploite de manière brillante les peurs et les angoisses qui ont émergé pendant la pandémie de 2020 pour créer un récit à la fois ancré dans la réalité et éminemment cauchemardesque.

Les personnages de l'homme, des deux femmes et du bébé sont dépeints avec une profondeur surprenante. L'auteure explore leurs motivations, leurs doutes et leurs liens de manière à la fois subtile et percutante. Chacun des protagonistes est à la fois attachant et troublant, ce qui ajoute une couche supplémentaire de complexité à l'intrigue déjà labyrinthique.

Braithwaite continue de faire preuve d'une écriture vive et cinglante, captivant le lecteur dès les premières pages. Son style est à la fois pénétrant et incisif, et son humour décalé équilibre habilement l'obscurité de l'histoire.

Après avoir eu un véritable coup de cœur pour Ma sœur, serial killeuse, paru en 2019, j'attendais avec impatience un nouveau livre d'Oyinkan Brathwaite. J'ai donc été ravie quand j'ai vu cette nouveauté !

J'ai retrouvé avec plaisir le style de l'autrice. Une écriture fluide, très agréable, qui m'a tout de suite embarquée dans le récit.
Un contexte particulier et déjà lourd avant même la mise en place de l'intrigue, puisque celle-ci se déroule au début du premier confinement liée à la pandémie. A Lagos, un homme infidèle se fait mettre à la porte par sa compagne du moment et va trouver refuge chez sa tante.
Celle-ci a mis au monde un enfant et perdu son mari récemment. Chez elle se trouve aussi la maîtresse de ce dernier.
Bambi se retrouve coincé avec ces deux femmes dans une maison délabrée. La situation se tend quand la maîtresse affirme être en fait la mère de l'enfant.

L'autrice installe assez rapidement mais sans lourdeur une ambiance pesante, oppressante. J'ai beaucoup aimé cette manière de faire.

Malheureusement la fin n'a pas été à la hauteur de mes espérances ou de la construction du récit. Une fin trop rapide et sans saveur à mon goût. Je m'attendais à quelque chose de plus incisif, surtout en ayant lu le premier roman de l'autrice.