La Chambre de Giovanni

James Baldwin ( 1924-1987 )
Réédition du roman du célèbre auteur afro-américain se passant en grande parti à Paris dans la période de l'après-guerre, David pendant l'absence de sa compagne, va rencontrer Giovanni, et vivre un amour impossible, destructeur. Un classique à découvrir ou à redécouvrir !

La chambre de Giovanni de James Baldwin
Le livre de Poche

C’est un peu le Paris de la Bohème. Jeunes sans le sou qui arpentent la nuit, les bars et les lieux interlopes. Ils retiennent la nuit jusqu’à l’aube et la soumettent à leurs fantaisies avant de filer dans leur chambre de bonne tandis que sur les quais, les bouquinistes décident d’organiser leur journée. C’est un Paris de clichés que les américains adorent et David est de ceux-là.
Paris est une parenthèse qui s’éternise dans la vie de David, sa fiancée Hella s’est absentée en Espagne. Il fait la rencontre de Giovanni

« Giovanni avait réveillé quelque chose qui me démangeait, il avait libéré quelque chose qui me rongeait. »

David revendique haut et fort son hétérosexualité pourtant, dans la chambre de bonne de Giovanni, sale et miteuse à souhait, les deux hommes vivent une passion, une liaison homosexuelle, une histoire d’amour à l’abri des regards. Giovanni, l’émigré italien à l’histoire complexe n’est pas le premier homme à ébranler toutes les certitudes de David. Qu’à cela ne tienne, il ne veut pas s’avouer une attirance qu’il juge honteuse et embarrassante.
James Baldwin nous fait entrer dans le Paris de l’après-guerre, une période de liberté mais où l’homosexualité pèsent encore sur les épaules de beaucoup. Un livre résolument moderne dans son propos et dans son écriture, un sujet dont l’auteur a fait son combat, un de ses combats avec le racisme, et l’exclusion.

Comment accepter sa nature profonde, comment s’affranchir du regard de la société, comment ne pas trahir ce que nous sommes vraiment ? En parallèle l’histoire de Giovanni dont David ne ressort pas grandi.

Ce roman intense, dramatique et percutant, est accompagné de l’éclairante préface de Colm Toibin, à lire après le livre de préférence !

“La Chambre de Giovanni” de James Baldwin est un roman saisissant qui explore avec une profondeur psychologique et émotionnelle rare la vie d’un jeune Américain expatrié à Paris dans les années 1950. David, le protagoniste, est un homme en quête de son identité sexuelle et de son chemin dans la vie. Baldwin peint avec une prose magistrale le paysage intérieur complexe de David, ses luttes intérieures et ses désirs, alors qu’il se laisse emporter par une passion tumultueuse avec Giovanni, un homme charismatique et mystérieux.

L’écriture de Baldwin est à la fois poétique et incisive, capturant non seulement les aspects intimes et intérieurs de ses personnages, mais aussi la tension sociale et culturelle de l’époque. À travers les yeux de David, Baldwin explore les thèmes universels de l’amour, du désir, de la culpabilité et de la quête d’acceptation de soi-même. Chaque page révèle une profondeur émotionnelle qui pousse le lecteur à réfléchir sur les normes sociales et les limites imposées par la société.

Ce roman transcende son époque et reste profondément pertinent aujourd’hui, offrant une exploration profonde et émouvante des complexités de l’identité sexuelle et de l’expression de soi. La relation entre David et Giovanni est à la fois captivante et déchirante, et Baldwin réussit à capturer toute la nuance et la beauté troublante de leur connexion.

“La Chambre de Giovanni” est un chef-d’œuvre littéraire qui mérite sa place parmi les grands romans du XXe siècle, non seulement pour sa maîtrise stylistique et narrative, mais aussi pour sa capacité à susciter une réflexion profonde sur les thèmes intemporels de l’amour et de l’identité. C’est un livre qui vous hante longtemps après l’avoir refermé, vous laissant avec une admiration renouvelée pour la puissance de l’écriture de James Baldwin et la profondeur de son concept humain.

Cela faisait un moment que je voulais lire ce texte de Baldwin.
De plus, il était cité de manière très convaincante dans "les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski.
"La chambre de Giovanni" est un texte intime, des histoires d'amour, d'attirance, de rejet.
L'auteur nous parle d'une chambre, de chambres mais il y a aussi de belles pages dans les rues de Paris, dans les bars, dans les librairies.
Ce texte parle des choix amoureux à faire, des choix de vie, d'exil, de polyamour, de justice...
Beaucoup de thèmes abordés dans ce texte mais surtout un beau portrait d'hommes, de sentiments..
J'ai été happée par ce texte et cette confession du narrateur et de sa subtile façon de nous raconter ses choix, ses non choix et l'aventure de Giovanni. Ce Giovanni qui assume son homosexualité, ses amours, ses rencontres mais aussi ses souffrances. Des pages terribles sur la difficulté de s'assumer, de vivre ses amours.
De pages aussi sur la vie de bohème, des rencontres dans les bars de nuit, aux terrasses des café parisiens, dans les librairies.
De beaux portraits d'hommes mais aussi un touchant portrait d'Hella, la fiancée, partie quelques moments en Espagne (des pages sur l'Espagne et ses clichés) puis son retour et son vœu d'avoir une vie tranquille avec son mari, une vie rangée, normale, un mari à la maison, des enfants..
Un livre qui parle de l'amour, de choix de vie et c'est un texte universel et je comprend qu'il soit un livre culte pour certains.
Un livre publié dans les années 50 et qui avec le centenaire de l'auteur, nous avons la chance de découvrir.
Une belle traduction d' Elisabeth Guinsbourg, ce texte est d'une modernité et d'une actualité toujours présente dans nos années 2024. Ces sentiments décrits, ses choix de vie, le regard de la société, l'opposition entre la société puritaine américaine et la relative liberté française en font un texte toujours actuel.
On fête cette année le centenaire de sa naissance, ses textes n’ont rien perdu de leur acuité et de leur modernité.
Je vais continuer ma découverte des textes de cet auteur et ai lu avec beaucoup d'intérêt, "la croix de la rédemption", qui est un recueil de textes (chronique à suivre) .
#LaChambredeGiovanni #NetGalleyFrance

A Paris, dans l’immédiate après deuxième guerre mondiale, David, un américain, s’éprend de Giovanni. Mais si celui-ci assume son homosexualité et se donne tout entier à cette histoire, ce n’est pas la cas de David, dont la fiancée, Hella, est en voyage en Espagne. A la folie et la douceur de l’amour va succéder le chaos dans la vie des deux hommes.

James Baldwin traduit avec beaucoup d’acuité les affres d’un homme torturé par ce qu’il n’ose affronter et dire. Car David n’assume pas aux yeux des autres son amour pour les hommes. Pour preuve, il a été jusqu’à se fiancer à Hella alors que tout l’entraine ailleurs et notamment dans les bras de Giovanni.

Ce livre, publié en 1956, est aussi une exploration d’une société en lente évolution. Toutefois, James Baldwin semble y opposer une Amérique plus puritaine et une France (au moins un Paris) plus libre. En tous les cas, il oppose les caractères de ses personnages, David et Giovanni, l’un tout en retenu et comme honteux de lui-même, l’autre totalement investi et s’oubliant dans son histoire d’amour.

Ainsi, la chambre de Giovanni devient le lieu où David peut être lui-même et vivre sa relation. En dehors, il est mal à l’aise, contenu. C’est un être déchiré mais surtout qui ment et se cache sous une identité d’hétérosexuel qu’il n’est pas.

Dans ce roman, le lecteur ressentira probablement plus de compassion pour Giovanni que pour David. Car finalement, c’est lui qui fera le plus grand des sacrifices. David se contentera de continuer à fuir sa vraie personnalité.

Malgré sa date de publication, ce livre reste très actuel sur les interrogations qu’il pose sur l’amour, les relations aux autres, l’identité, ce qu’on assume ou pas et la manière dont la société nous perçoit. Et c’est ce côté très contemporain qui en fait un classique de la littérature à lire absolument. Car au-delà de la thématique de l’orientation sexuelle, il est une merveilleuse illustration de la difficulté d’aimer. « Il n’y a pas d’amour heureux » disait Aragon mais il ajoutait cette conclusion « Mais c’est notre amour à tous les deux ».

Paris, après la deuxième guerre mondiale. David est un jeune Américain expatrié. Pendant que sa fiancée Hella est en voyage en Espagne, il erre dans la ville, désœuvré et sans le sou. Dans un bar interlope, il fait la connaissance du serveur, Giovanni, un jeune immigré italien. L’attirance est immédiate, et pendant quelques mois, les deux hommes donneront libre cours à leur passion. Mais si Giovanni assume pleinement son homosexualité, il n’en va pas de même pour David, tiraillé entre des sentiments de honte et de dégoût de lui-même, et son désir pourtant irrépressible. La relation est aussi intense pour Giovanni que troublante pour David, et on comprend dès le début qu’elle ne peut qu’avoir une issue tragique.

Publié en 1956, ce classique explore avec beaucoup de finesse psychologique les thèmes de l’homosexualité et de l’identité sexuelle, à une époque où les bonnes mœurs réprouvaient les amours « déviantes ». Il parle aussi de passion, de la peur du regard et du jugement d’autrui, du courage de s’assumer et d’être soi-même, de trahison et de lâcheté. Et, avec profondeur et mélancolie, il s’interroge, in fine, sur ce qu’est l’amour.

La chambre de Giovanni de James Baldwin est une œuvre ardue, non pas à cause de l’écriture, mais pour sa plongée dans un monde révolu et pour la description de sentiments complexes. J’aimerais pourtant me dire que cela n’existe plus, mais je n’en suis pas si certaine.

Un homme se tient debout à la fenêtre, un verre à la main. Il nous annonce qu’il est blond et américain et que l’aube qui se lèvera sera la plus terrible de sa vie. Le lendemain, il prendra le train pour Paris, anticipe le trajet, les autres voyageurs avec lesquels il ne parlera pas. Sa fiancée, Hella, vogue vers l’Amérique, il lui avait demandé de l’épouser, mais quand elle a dit oui, il avait déjà rencontré Giovanni.

J’ai trouvé La chambre de Giovanni difficile parce qu’il évoque des gens et une époque sur lesquels je ne sais pas grand-chose. L’époque est révolue, je ne la connaîtrais jamais. Le temps des Américains à Paris paraît bien loin. De plus, la vie de David semble trouble, il fréquente en effet les milieux homosexuels, mais demande en mariage la jeune femme avec qui il vit. Quant à ses sentiments, ils sont difficiles à comprendre, en a-t-il seulement ?