ADN Féminin

Ce roman de Louise Oligny est le deuxième d’une série. On y suit Diane, photographe dans une association d’aide aux femmes victimes de violence, qui est en couple avec Patrick qui travaille à la brigade des stups. Diane, qui a le chic pour se mettre dans des situations improbable, se retrouve mêlée à l’enquête sur le meurtre d’un mari violent également connu dans le milieu des trafics de drogue…

L’enquête va se complexifier avec la mort de l’ex-femme de la première victime, puis celle de son frère. Et Diane, qui ne peut s’empêcher de s’impliquer dans l’affaire, est plutôt gaffeuse. Le roman traite donc des violences faites aux femmes (certaines descriptions peuvent heurter les âmes les plus sensibles) et de l’emprise. La vie dans les cités est également évoquée, en particulier la difficulté d’y être une fille…

L’enquête est plutôt classique, mais le côté farfelu de Diane et de certains personnages secondaires (la voisine Ginette) apporte légèreté et humour à ce roman. Quant au personnage de Patrick, on ne peut qu’admirer sa patience…

Je remercie vivement les éditions Black Lab et NetGalley pour cette lecture.

"ADN Féminin" est un roman policier au langage assez fleuri qui traite sur un ton léger du thème douloureux des violences conjugales !
Âmes sensibles s'abstenir !

Scène d'ouverture :
« Le corps de l’homme, cambré, est enroulé dans l’écharpe rouge de Sophia. Un bras blanc se découpe dans la lumière, sa main rugueuse repose par terre. Sa tête est renversée, sa gorge ouverte, ses cheveux noirs glissent et scintillent à la lumière. Le corps de Cyril est dans la position d’un danseur désarticulé. Un filet de sang coule d’une plaie béante sous sa gorge. Sophia hurle jusqu’à ce qu’elle réalise qu’il ne pourra plus la prendre par le cou et serrer jusqu’à ce qu’elle étouffe. Ni ce soir, ni jamais. »

Un homme égorgé est découvert à l’issue d’un spectacle féérique organisé sous chapiteau par une association de défense des femmes. Lorsque la capitaine Coralie Gignac apprend que ce dernier était un malfrat, condamné pour violences sur son ex-épouse, elle soupçonne dans un premier temps cette dernière, et ce d’autant plus que la photographe de l’association, Diane Choinière, a détruit certains clichés pris pendant la soirée.

L’affaire se corse lorsqu’un deuxième meurtre survient, et lorsque l’impulsive Diane se mêle de l’enquête, mettant systématiquement les pieds dans le plat. La rivalité entre la policière froide et méthodique et la photographe maladroite et incontrôlable menace alors de mener l’enquête dans le mur. Car, visiblement, quelqu’un règle ses comptes au milieu de cette course folle.

Je remercie @BlackLab et @NetGalleyFrance pour leur confiance.

La structure narrative alterne entre le point de vue de la policière, Coralie Gignac, et celui de la photographe de l'association de défense "Le château des femmes", Diane Choisnière. Deux personnages au tempérament opposé qui vont enquêter pour découvrir le meurtrier ou la meurtrière de Cyril Alami, ex-mari violent de Sophia qui a découvert son cadavre.

Même si tout semble accusé Sophia, l'affaire s'avère beaucoup plus complexe qu'il n'y parait. Tout au long du roman, l'enquête est entremêlée d'épisodes en italiques qui nous livrent les pensées intimes du meurtrier dans des flashbacks de plus en plus révélateurs. Mais, même si quelques indices nous mettent sur la piste, je ne m'attendais pas du tout au dénouement assez inattendu grâce au twist final très réussi.

J'ai bien aimé la personnalité loufoque très "brute de décoffrage" de Diane qui ne mâche pas ses mots et forme un duo de choc très amusant avec son chien Rintintin, dressé pour détecter la drogue. L'humour permet d'alléger la tension ressentie lors des scènes de violences conjugales très réalistes subies par plusieurs femmes. Un bon équilibre qui permet de ne pas sombrer dans le pathos tout en dénonçant ces crimes faites aux femmes en toute impunité.

Je conseille ce roman policier dont l'intrigue est originale à celles et ceux qui s'intéressent au thème des violences conjugales abordé sur le ton de l'humour, mais avec beaucoup de sensibilité aussi.