Patricia Douglas est une jeune fille de 20 ans qui rêve de devenir actrice. Poussée par sa mère, elle se rend dans les studios de la MGM suite à un casting qu'elle trouve assez bizarre : 125 filles retenues et aucun titre pour le film. Là, Pasty entame une descente aux enfers, cette de l'industrie du cinéma hollywoodien, véritable machine à brouiller les jeunes. Malgré tout, elle a le courage de porter plainte contre la MGM et de les poursuivre en justice.
Véritable histoire de Patricia Douglas, victime de la "culture du viol" à la fin des années 1930, ce roman graphique retrace le parcours du combattant, de la première femme a avoir dénoncer les abus sexuels des studios de cinéma. Halim Mahmoudi retrace cet événement passé inaperçu dans l'histoire du cinéma hollywoodien et qui ressort en 2020 au moment du procès Weinstein et du mouvement #Metoo. Il montre comment les Nabab d'Hollywood ont réussi à étouffer l'affaire par un système de corruption et d'intimidation bien huilé : Justice, médecine, détectives privés de la célèbre agence Pinkerton. Tout pour l'industrie du rêve puisse continuer à fonctionner et à engranger des bénéfices.
Ce roman graphique dénonce également la complicité des média de mass à la rechercher d'un scoop à tout pris.
Une phrase marquante ressort : Quand on cherche à faire innocenter un coupable, l'inversion des normes est de mise. Ne serait-ce pas de la faute de sa victime? Elle l'a bien cherché ! Elle n'avait qu'à pas venir habillée comme cela!
Dans le cas de Patricia Douglas, une question se pose : Sa mère n'est-elle pas aussi fautive que les responsables des studios MGM?
Le dessin et plume de Halim Mahmoudi nous embarque dans cette histoire glauque, sans pour autant tomber dans le misérabilisme ou le sordide. Le tout dans des tonalités sépia qui replonge le/la lecteur/lectrice dans un ambiance de films d'époque. Il parvient même à évoquer les pionnières du cinéma - Lois Weber, Louise Brooks, Alice Guy - que cette industrie devenue majoritairement masculine a brouillé sous les rouleaux compresseurs du succès et de la gloire.

"La vérité n'est rien de plus qu'un contrat moral. Une sorte de pacte que se font des personnes entre elles, afin d'accorder leurs mensonges. C'est ça qu'un système survit."
"Tu ignorais que les femmes comme moi, la loi les appelle des "Biens Endommagés". Que la "culture du viol" n'existe pas dans une société où l'acte lui-même n'est pas un crime pénal !"

Une histoire vraie, aussi révoltante que poignante !

En 1937, Patricia Douglas, jeune danseuse de 20 ans, se retrouve prise au piège lors d'une soirée soi-disant organisée pour un tournage de la Metro-Goldwyn-Mayer. Avec 120 autres danseuses, elle est en réalité convoquée à une fête destinée à divertir les 282 représentants commerciaux de la MGM. Ce soir là, Patricia est agressée et décide de porter plainte contre l'un des studios les plus puissants de l'époque.

1937 aurait pu être une année charnière pour l'industrie du cinéma, un tournant vers plus de justice et de respect pour les femmes. Pourtant, la MGM use de son influence pour enterrer la vérité : intimidation des témoins, pressions politiques, manipulations judiciaires...
Un combat isolé à l'époque, mais un prélude aux mouvements qui tentent aujourd'hui d'ébranler les fondations d'un système trop longtemps protégé. Patricia Douglas mérite de ne pas être oubliée et Halim lui rend un bel hommage.

J’ai été particulièrement marquée par l’esthétique de l’album. Chaque élément semble en parfaite adéquation avec le sujet de l’histoire, pour encore plus d’émotion : une mise en forme résolument cinématographique, un trait nerveux qui exprime toute la colère sous-jacente et des couleurs qui installent une atmosphère lourde et oppressante.
Une vraie réussite.

Voilà une BD que j'attendais de pied ferme, depuis qu'on me l'avait présentée. Le pitch de base est si invraisemblable qu'il est difficile de croire que c'est une histoire vraie...
Dans les années 30, nous allons suivre l'histoire dramatique de Patricia Douglas qui, après avoir été embauchée par la MGM en tant qu'actrice, se retrouve à être "offerte" aux hommes importants de la boîte de production. Alors qu'elle tente de s'enfuir de la soirée, elle sera agressée et puis violée. Elle tentera de porter plainte, mais que peut donc une seule femme contre une telle société patriarcale et capitaliste, pétrie d'orgueil et aveuglée par sa toute puissance ?
Alors qu'en France, nous venons d'assister au procès Pelicot, tout aussi odieux, qui a vue une femme faire face à ses agresseurs avec un courage exemplaire, il est vraiment frustrant de se rendre compte que l'histoire, notamment celle des femmes, ne cesse de se répéter. Celle de Patricia Douglas est tout bonnement glaçante. Abandonnée par tous, elle tentera comme elle peut de réclamer justice, et même cela lui sera refuser. On contraire, on ne fera que la traîner dans la boue, allant même presque à l'accuser d'avoir "voulue se faire violer". Ce procès aura ruiné sa vie, et c'est peut-être ça la véritable avancée du féminisme aujourd'hui : maintenant le grand public s'indigne de ce genre de comportement, contrairement à l'époque.
Pour en revenir à la BD en elle-même, je ne peux m'empêcher d'être assez déçue par le découpage et le dessin, qui n'est pas toujours très clair. C'est vraiment dommage, car au vue de l'histoire racontée, j'aurais vraiment qu'elle ait une narration impeccable.
Une tragédie à découvrir qui nous rappelle pourquoi il ne faut jamais renoncer à se battre pour le droit des femmes. Pour éviter que ce genre de tragédies ne se reproduise...

Seule contre Hollywood est un roman graphique qui m'a profondément marquée. Il raconte l’histoire de Patricia Douglas, une jeune danseuse agressée en 1937 lors d'une soirée organisée par la MGM, et son courage de porter plainte contre ce géant du cinéma. Ce qui aurait pu être un tournant pour plus de justice pour les femmes à Hollywood est étouffé par un système corrompu et manipulatoire, prêt à tout pour protéger l'image du studio.

Le dessin nerveux et les tonalités sépia accentuent l'atmosphère lourde et oppressante de l’histoire, tout en restant fidèle à l'émotion brute du récit. Ce livre m’a aussi fait réfléchir sur la complicité des médias et la manière dont la victime est toujours systématiquement blâmée.

En parallèle, Seule contre Hollywood rend hommage aux pionnières du cinéma oubliées, effacées par un système hollywoodien devenu majoritairement masculin. C’est un récit poignant, essentiel pour comprendre les racines de la "culture du viol" dans l’industrie du cinéma.