Passionnant !

Je connaissais le cafouillage judiciaire de l'affaire Grégory, l'affaire Seznec, et quelques autres du même acabit, mais j'avoue que je n'avais jamais entendu parler de l'affaire Louis Cadiou, mélange d'incurie judiciaire, de pressions politiques et de fourberies diverses... Le tout "aidé" par le début de la Grande Guerre, ce qui a très certainement contribué à ce que l'affaire soit oubliée. Il est clair qu'une affaire jugée en 1919 pour des faits qui se sont déroulés avant la guerre a peu de chances d'être résolue, surtout si la politique s'en mêle...

En tout cas, pour ma part, j'ai dévoré ce livre, bien écrit, dans un mélange de style journalistique, où parfois le narrateur interpelle le lecteur, et de roman, puisque l'auteur ne tombe pas dans le piège d'une narration sèche et sans âme, mais au contraire, rend ses personnages vivants en leur inventant des dialogues, des attitudes... le tout dans le respect de ce qu'ils auraient réellement pu faire ou dire. Car Philippe Tranchart s'est documenté avec un grand sérieux : il a réuni des documents (dont il donne d'ailleurs les références en fin d'ouvrage), compilé des faits, analysé, rédigé... le tout dans un style mordant souvent empli d'humour, conforme qui mplus est au style de l'époque, avec notamment ces débuts de chapitre dont, pour ma part, je raffole.

Un mot également pour la couverture, que j'ai beaucoup aimée, et qui m'a d'ailleurs amenée à lire le résumé.

Vous l'avez compris, si vous êtes comme moi passionné d'énigmes policières historiques, je vous invite à lire ce livre !

Merci aux éditions Librinova et à Netgalley pour ce partenariat.
Je suis toujours admiratives des policiers, des juges, qui ont tout mis en oeuvre pour que la vérité éclate. Mais, parmi toutes les affaires criminelles qui ont passionné l’opinion publique, combien ne se sont jamais terminées ? C’est le cas de l’affaire Louis Cadiou, une affaire totalement oubliée de nos jours.
Dès que j’ai lu les dates auxquelles cette affaire avait débuté, je savais bien que d’autres assassinats viendraient faire sombrer celui-ci dans l’oubli. Je ne me doutais pas que l’affaire elle-même n’aboutirait jamais, au point que le procès semble une vaste mascarade.
L’enquête ? Une succession de bâton dans les roues mis par le procureur en personne. Entre mettre la pression sur le juge, gêner les policiers avec constance, cet ambitieux personnage s’est surpassé.
Je suis presque étonnée de l’exquise politesse de la justice. L’on tenait un coupable, Louis Pierre, ingénieur de son état. Il était donc inutile, totalement, de chercher quelqu’un d’autres, d’explorer les pistes qui pourtant, ne manquaient pas. Il ne fallait surtout pas déranger la famille, même si les allégations du frère de la victime était étonnantes, pour ne pas dire fantaisistes. Si un scénariste de séries télévisées écrivait de telles péripéties, ils feraient sourire. Dans la « vraie vie », personne ou presque n’a souligné l’invraisemblance de certains faits.
Le dossier aurait-il été trop sensible ? Avant le meurtre de Louis Cadiou, il y a eu des scandales liés à l’usine qu’il dirigeait. Oui, fabriquer de la poudre, livrer de la poudre défectueuse, avec des conséquences qui pouvaient être dramatiques, être une usine française fondée grâce à des capitaux allemands, rien de tout cela n’est anodin.
Je suis ressortie de cette lecture irritée par tout ce qui aurait pu être élucidée et ne l’a pas été. La vérité et la justice n’ont pas véritablement été servie. L’auteur n’y peut rien : les faits, relatés avec précisions, ne peuvent être changés.

Coucou les amis lecteur me revoici avec un nouveau livre : Qui a tué Louis Cadiou de Philippe Tranchart des éditions Librinova .
Je remercie NetGalley et les éditions Librinova de m'avoir permis de lire ce policier qui ma plu car l'histoire n'est pas banal.
Cela se passe en Bretagne dans le Finistère, un riche industriel Louis Cardiou qui son usine travaille pour le ministère de la guerre.
Un jour il part sans avertir personne en tenue de cycliste.
Donc tout le monde le recherche et il ne donne pas signe de vie a sa famille , on est a l'approche de l'année 1914.
La famille de M Louis Cardiou vont passer les fêtes sans lui et vont porter plainte auprès de la police pour disparition, on ne sait ou il est .
On l'aperçoit a peu près partout , mais on reste sans nouvelles .
Entre temps l'enquête continue et on va arrêter le directeur technique , ou la police va apprendre des choses importante ,mais cela ne suffit pas et le juge d'instruction décide de l'incarcérer.
Mais on va s'apercevoir qu'il y a des malversations et de grand hommes de la politique qui y sont mêler.
Tous les journaux en parlent cela devient un feuilleton haletant pour le peuple .
Il va y avoir pas de rebondissements spectaculaires, il va y avoir des fous , des mythomanes, des politiciens véreux impliquer dans cette affaire .
Puis entre temps il y a eu un cuirassier qui a exploser cause de la poudre , cela fait beaucoup .
La Bretagne va être en haleine pendant toute cette affaire .
Je ne sais pas si un jour au saura la vérité sur cette affaire .
Vraiment l'auteur a su bien mener son histoire , pleine de surprises, de rebondissement surtout dans ces années1914 ou la guerre va être déclarer.
Une très belle écriture facile a lire .
L'histoire va être oublier par ce temps de guerre mais surprise elle va reprendre ?
Je le recommande vivement pour voir le début de la police dans ces années troublent .
Ma note : 4/5

Touchez

Un livre passionnant qui dévoile les coulisses d'une authentique affaire criminelle dans le Finistère du début du XXème siècle. Dans un style rythmé, l'auteur expose les pistes explorées, les hésitations de la justice, ses erreurs et ses faiblesses.

Louis Cadiou dirigeait une usine de coton-poudre qui servait à la fabrication de la poudre B utilisée dans les munitions. Cette poudre B dégageait beaucoup moins de fumée que la poudre noire, elle fut donc utilisée depuis sa découverte en 1884. Une chose importante n’avait pas été prise en compte, c’est son peu de durée de vie et son instabilité si le coton-poudre n’était pas pur : elle explosait sans intervention extérieure !

En 1913, il y avait déjà eu beaucoup d’explosions mais les plus meurtrières furent celle de la poudrière de Toulon en 1899, celles du cuirassé Iéna en 1907 et du cuirassé Liberté en 1911 ! J’ai lu quelques articles sur la poudre B et les catastrophes qui s’y rattachaient. Son invention étant au crédit du laboratoire des Poudres et Salpêtres, il est facile de penser que sa remise en question a été repoussée puis a trainé en longueur.

Des malversations avaient déjà été mises au jour à l’usine de la Grand Palud : double facturation aux Poudreries, camouflage de matériel de mauvaise qualité et soupçon d’investissements allemands toujours d’actualité même si des preuves contraires ont été produites auprès du gouvernement.

Avec toutes ces données et à cette période qui avait donc tout intérêt à voir disparaître Louis Cadiou ? Sans oublier de parler des enjeux politiques, d’influence et autres copinages de la région ! Eh bien... nous ne le saurons pas ! Ce n’est pas faute à Philippe Tranchart d’avoir exhumé et fouillé dans les archives de l’enquête.

Dans ce livre agréablement rédigé, comme un roman, on ne peut que rester perplexe face à l’incurie du Juge d’instruction et du Procureur qui n’ont eu de cesse de mettre des bâtons dans les roues des enquêteurs. Lesdits enquêteurs étant dirigés, maintenus même sur une piste qui a pourtant fini par perdre de sa crédibilité !

L’auteur a fait montre de beaucoup d’humour pour ces moments proprement ahurissants ! J’ai souvent gloussé de ce fait ! Tout ce qui n’allait pas dans le sens du Juge et du Procureur était purement et simplement écarté et même pas noté dans les dépositions ! On lirait la même chose dans un roman, on demanderait à l’auteur d’arrêter de fumer sa moquette, l’injustice n’étant pas à ce point érigée en vérité... normalement !

Il est facile de faire des parallèles avec l’Affaire Seznec qui défraiera la chronique 10 ans plus tard et il y a de bonnes raisons à cela. Plusieurs personnages de l’Affaire Cadiou apparaissent dans celle de Seznec et plus particulièrement le Procureur qui a enquêté sur ces deux crimes et n’a résolu aucun des deux !

Le commentaire de Martine :

Un roman très intéressant, je ne connaissais pas cette histoire. Une affaire criminelle assez spéciale, qui a été victime de rebondissements, de cafouillages, de manigances politiques, d’injustices et d’ingérence, etc.
Un homme mort, Louis Cadiou, qui était le grand patron d’une usine de coton-poudre qui servait à la composition de la poudre B. Quand le coton-poudre était impur cela provoquait des explosions et quelque temps avant que ne décède Louis Cadiou, les usines explosaient ce qui provoquait un grand nombre de répercussions et de décès. On se rend compte que la fabrique de Louis Cadiou n’était pas vierge de tous doutes puisqu’elle avait été reconnue pour malversations, camouflage de marchandises, de facturation doublée, des investissements frauduleux, etc. C’est suite à la découverte de tous ces aspects pour la compagnie et des manigances du patron que l’enquête du meurtre de Louis Cadiou fut l’hypothèse, mais la raison exacte sera plus complexe à déterminer.
Un bon roman d’enquête qui regorge de faits historiques et des éléments qui viennent corroborer ou délier certains mystères. C’est une histoire analysée, rédigée avec une dextérité de maître et une fine pointe d’humour qui allège un peu le sujet. Philippe Tranchart nous offre un roman très étoffé et bien travaillé, cela se ressent à sa lecture, l’auteur maîtrise bien le récit.
Une belle découverte, un auteur à surveiller.