Un bourg de Bretagne, pas un du bord de mer mais un de la Bretagne profonde; Marie, 17 ans, a été retrouvée étranglée; c'est la fille unique du pharmacien. Marguerite, 10 ans, mutique, que la plupart considère déficiente, a vu quelque chose mais ses parents, fermiers, ne veulent pas entendre parler de ce qui ne les regardent pas.
L'enquête autour de la mort de l'adolescente n'est que le prétexte de ce roman social noir, bâti sur l'opposition entre deux mondes au sein du même bourg, ceux du haut, les riches et ceux du bas, les péquenots, les pauvres. Ces deux mondes s'évitent, se méprisent, se jalousent, ne cherchent pas à se connaître. Les non-dits, les rancœurs, les ragots, les commérages tiennent lieu de lien communautaire. Mathilde Beaussault nous décrit avec maestria l'atmosphère déprimante d'un bourg qui se meurt, le microcosme des villageois, refermés sur eux-mêmes et la violence latente engendrée par les frustrations.
La terre est au centre de ce roman; celle qu'on convoite, celle qui permet de s'agrandir et donc de survivre, celle qui crée les pires inimitiés et mènent à la vengeance, celle qui est rachetée par celui qui a de l'argent mais ne l'exploite pas. Petite-fille de paysan, j'ai retrouvé l'atmosphère de mon enfance quand mon grand-père parlait avec ferveur et amour de ses terres.
Le roman aborde également le thème de la différence avec Marguerite, maltraitée et harcelée par les élèves, tout juste supportée par les enseignants et même ses parents et la façon dont elle vit cette situation, se retranchant dans son monde.
Le style de l'auteure est très imagé ce qui permet de voir ce qu'on lit, les personnages prennent vie devant nos yeux sous la plume de l'auteur, avec leur langage spécifique. Il y a du Franck Bouysse dans cette peinture d'une France rurale qui se meurt et qui recèle une violence sous-jacente mais ce n'est en aucun cas une imitation, l'auteure ayant sa propre patte.
Ce primo-roman, très maîtrisé à la fois dans l'intrigue et les personnages, est remarquable. Mathilde Beaussault est sans aucun doute un nouveau talent à suivre.

Marie a eu 17 ans, une vie devant elle, et une deuxième qui s'annonce. Mais Marie est allongée sous les saules, et Marguerite la voit. Son corps sans vie. Marguerite a une dizaine d'année, et elle ne parle pas. Sauf pour dire que Marie est morte. Alors seulement, le village commence à parler.

En voyant la couverture du livre, j'avoue que j'étais un peu sceptique. Sombre, et un je ne sais quoi de "brouillon". Mais en feuilletant les quelques premières pages, j'ai été happée par l'histoire, par cette pauvre Marie, et par Marguerite, petite sauvageonne, dont on ne s'occupe que peu. Et surtout, j'ai été saisie par les dialogues. Il est rare que je fasse plus attention à l'écriture qu'à l'histoire, je lis surtout pour m'évader. Mais alors là, ces dialogues sont une prouesse. J'ai rarement autant eu l'impression de voir parler la réalité. On se croirait dans ma campagne, les gens parlent comme on parle et pas comme on écrit, et c'est ce qui m'a totalement conquise.

Après il y a l'histoire, qui vous attrape tout autant et pour laquelle en effet, on a envie de savoir ce qu'il est arrivé à Marie. L'autrice maîtrise d'ailleurs les ficelles du polar qui fait qu'on se dit "ah, c'est lui" pour quelques lignes plus tard se dire que non, pas du tout. Jusqu'à ce qu'enfin, elle consente à nous donner la réponse.

Pour un premier roman, il est vraiment à saluer ! J'ai malgré tout un petit, tout petit regret : j'aurai aimé plus de profondeur sur certains personnages, plus d'histoires. La mère de Marguerite parait fascinante, mais pourquoi arrêter ce chemin après si peu de mots ? Et Marguerite, on en voudrait tellement plus !

Malgré tout, cette lecture m'a tenu en haleine et je n'ai pas posé le livre avant de l'avoir terminé.

A conseiller aux fans de polar, aux amoureux des dialogues, aux curieux du monde de la campagne, et à tout ceux qui veulent dévorer un livre en une soirée juste pour en savoir la fin.

Dès le prologue, on est dans l’ambiance : la jeune Marie se prépare pour un rendez-vous avec celui qu’elle aime, mais tout ne se passera pas comme elle le souhaite…
Nous sommes dans un hameau breton, où vivent sans vraiment se côtoyer ceux de la Basse Motte et ceux de la Haute Motte. C’est presque trop simple mais c’est ça, les plus riches en haut et les plus défavorisés en bas. Lorsque Marie est retrouvée morte dans la Coulée, près de la rivière, juste à côté, c’est tout le village qui est soupçonné et qui va défiler chez les gendarmes…
L’intrigue n’est pas le principal attrait de ce premier roman, à l’excellente construction : on assiste à tous les interrogatoires, avec juste les réponses des convoqués. C’est sec, au plus proche du phrasé et de la psychologie des personnages. Chacun est intéressant, et apporte une touche à ce tableau d’une ruralité brute : la petite Marguerite, aimée par ses parents qui ne savent pas le lui dire, bousculée à l’école ; son petit voisin Victor ; le chauffeur de bus au passé louche ; le jeune pompier etc…
Ce microcosme est passé au crible de notre lecture, et cela m’a rappelé un peu l’atmosphère sombre et forte de deux romans lus récemment, et que j’ai adorés : Petite sale, de Louise Mey, et Madelaine avant l’aube, de Sandrine Collette.
« Les Saules » rejoint donc la liste de mes coups de cœur. J’adore découvrir des premiers romans, et celui-ci est vraiment prometteur. J’attendrai avec impatience le prochain roman de Mathilde Beaussault !

Un thriller qui m'a transportée avec une plume que j'ai adoré tout du long.

Un petit hameau où un meurtre est commis, des langues qui se délient ou pas ...

L'auteur casse tous les jugements et préjugés d'une rase campagne un à un pour offrir un condensé de suspens insoutenable !

Une belle morale quant à la fin qui ne laisse personne indifférent, la parole d'un enfant handicapé a-t-elle de la valeur ?

Des policiers bien caractérisés ! Tout ce qu'on aime !

À lire absolument